
Malgré l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël le 10 octobre, la population palestinienne de la bande de Gaza reste largement privée d’aide humanitaire. L’accord prévoyait l’entrée quotidienne de 600 camions, mais les véhicules transportant de la nourriture, des médicaments, de l’eau potable et du gaz de cuisine n’arrivent toujours qu’au compte-gouttes. Cette situation dramatique accentue la crise humanitaire dans la région.
Antoine Renard, directeur du Programme alimentaire mondial pour l’enclave, témoigne de la détresse des habitants : « La semaine dernière, dans la ville de Gaza, j’ai rencontré une famille qui était contrainte de brûler des détritus pour faire fonctionner le four à pain ». Les organisations internationales estiment qu’entre 100 et 300 véhicules seulement pénètrent chaque jour dans ce territoire ravagé par deux années de conflit, qui ont causé la mort de plus de 68 000 Gazaouis, majoritairement des civils.
Seuls deux points de passage, situés au centre et au sud de la bande de Gaza, sont actuellement ouverts. Le gouvernement israélien refuse d’ouvrir le terminal de Rafah, à la frontière égyptienne, malgré ses engagements dans les 20 points du plan de paix. Les points de passage de Zikim et d’Erez, au nord, sont également fermés alors qu’ils sont jugés « essentiels » par plusieurs humanitaires pour une distribution efficace de l’aide.
La situation alimentaire demeure critique. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation mondiale de la santé, a alerté le 23 octobre que l’état de famine, déclaré le 22 août et touchant plus d’un demi-million de Palestiniens, « n’a pas reculé, car il n’y a pas assez de nourriture ». La crise humanitaire à Gaza persiste, nécessitant une augmentation urgente et significative de l’aide pour éviter une catastrophe encore plus grande.







