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Washington établit un nouveau cadre pour l'aide humanitaire à Gaza, marquant une rupture avec les pratiques passées. Le secrétaire d'État Marco Rubio exclut l'UNRWA de ce dispositif, l'accusant d'être liée au Hamas, malgré un cessez-le-feu fragile.

Un nouveau cadre pour l’aide humanitaire à Gaza est en cours d’établissement, principalement sous l’influence de Washington. Ce changement représente une rupture avec les pratiques établies depuis le début de la guerre en représailles aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, et avec le système d’aide préexistant dans l’enclave palestinienne. Malgré un cessez-le-feu fragile conclu le 10 octobre, l’aide reste insuffisante et soumise aux ajustements des autorités israéliennes.

Vendredi 24 octobre, Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a visité le centre de coordination civilo-militaire ouvert par les États-Unis dans le sud d’Israël. Il a déclaré que Washington était « prêt à travailler » avec certaines agences des Nations unies, mais a exclu l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine. M. Rubio a réitéré l’argumentaire israélien, affirmant que l’UNRWA était « devenue une filiale du Hamas », une allégation cependant contestée par des enquêtes onusiennes. Cette exclusion intervient alors que l’OIM a envoyé plus de 47 000 articles de première nécessité à Gaza depuis le 10 octobre, dont 31 000 articles d’hébergement, pour aider les familles déplacées.

La « colonne vertébrale opérationnelle » du nouveau projet envisagé par Washington repose sur une « Ceinture humanitaire de Gaza », qui inclurait 12 à 16 centres humanitaires le long de la ligne de retrait des forces israéliennes. Ces centres viseraient à faciliter l’acheminement de toute l’aide à Gaza dans un délai de 90 jours et comprendraient également des « centres de réconciliation volontaire » pour les militants souhaitant déposer les armes. Les États-Unis s’efforcent ainsi de garantir une aide qui ne soit ni détournée ni volée par le Hamas. Toutefois, plus de 40 ONG ont dénoncé les restrictions israéliennes, qui ont rejeté arbitrairement des livraisons vitales d’aide entre le 10 et le 21 octobre 2025.