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Jair Bolsonaro, l'ancien président brésilien, fait appel de sa condamnation à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État. Assigné à résidence, il invoque des problèmes de santé alors que ses soutiens politiques s'effritent. Les tensions diplomatiques avec les États-Unis s'apaisent.

La défense de Jair Bolsonaro a interjeté appel, ce lundi 27 octobre, de la condamnation de l’ancien président brésilien à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État. L’objectif de cette action était de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale en 2022 face à Luiz Inacio Lula da Silva.

Le leader d’extrême droite, âgé de 70 ans, avait été reconnu coupable le 11 septembre par la Cour suprême du Brésil d’avoir dirigé une « organisation criminelle » visant à un « maintien autoritaire au pouvoir ». Ses avocats avaient alors annoncé leur intention de faire appel, y compris au niveau international. Le document présenté par la défense de Bolsonaro cherche à corriger des « ambiguïtés, omissions, contradictions et obscurités » dans la décision de la Cour suprême.

Il est important de noter que M. Bolsonaro ne pourra être incarcéré qu’après l’épuisement de tous les recours possibles. Bien qu’il soit rare que la Cour suprême modifie l’une de ses décisions sur le fond après un appel, des modifications, notamment sur le calcul de la peine, ont déjà eu lieu selon Thiago Bottino, professeur de droit à la Fondation Getulio Vargas.

L’ancien président (2019-2022) reste sous assignation à résidence depuis août, une mesure prise par le juge Alexandre de Moraes après que M. Bolsonaro n’ait pas respecté l’interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Sur le plan de la santé, un cancer de la peau lui a été diagnostiqué mi-septembre, et il souffre toujours des séquelles d’un coup de couteau reçu en 2018. Ces problèmes de santé pourraient lui permettre de demander à purger sa peine à domicile, à l’instar de Fernando Collor de Mello.

Parallèlement, le camp bolsonariste milite pour une loi d’amnistie qui bénéficierait à l’ex-président et à ses partisans impliqués dans les attaques du 8 janvier 2023 à Brasilia, bien que cette initiative ait perdu de son élan. Le procès Bolsonaro a également engendré une crise diplomatique et commerciale avec les États-Unis, le président Donald Trump ayant imposé des surtaxes douanières en dénonçant une « chasse aux sorcières ». Les tensions semblent s’apaiser après une rencontre entre Lula et Trump, où ils se sont dits « convaincus » de trouver une solution à leurs différends.