USS-Gerald-Ford-aircraft-carrier
Les États-Unis intensifient leur présence militaire dans les Caraïbes, ciblant le trafic de drogue tout en visant la déstabilisation du régime de Nicolas Maduro au Venezuela. Des frappes navales et aériennes ont déjà eu lieu.

Lancée par l’administration Trump, une vaste opération antidrogue dans les Caraïbes se transforme en une action de déstabilisation du régime de Nicolas Maduro au Venezuela. Depuis le 2 septembre, une dizaine d’embarcations suspectées de trafic ont été détruites en haute mer. Vendredi, les États-Unis ont annoncé l’envoi du porte-avions USS Gerald Ford, dans le but officiel de « renforcer les capacités existantes pour perturber le trafic de stupéfiants et affaiblir les organisations criminelles transnationales », selon le Pentagone.

Le dispositif naval déployé depuis août comprend déjà une dizaine de navires, dont l’USS Iwo Jima, un bâtiment d’assaut amphibie avec son détachement de Marines, un croiseur lance-missiles, plusieurs destroyers et un sous-marin d’attaque. Une escadrille de chasseurs-bombardiers F-35B des Marines et des drones de surveillance et d’attaque Reaper, basés à Porto Rico, complètent ce dispositif.

Cette initiative, bien que présentée comme une lutte contre le trafic de drogue, est perçue par certains comme une tentative de renverser le gouvernement de Maduro. L’administration Trump a d’ailleurs qualifié Maduro de « narco-terroriste » et a offert une récompense de 50 millions de dollars pour son arrestation, l’ayant inculpé de charges de trafic de drogue en 2020. Des frappes aériennes ont détruit au moins sept bateaux accusés de transporter de la drogue, tuant des dizaines de trafiquants présumés.

Ces opérations ont été critiquées par certains sénateurs républicains, les qualifiant d’« exécutions extrajudiciaires » en l’absence de preuves publiques. Les experts juridiques estiment que ces frappes repoussent les limites du droit international. En réponse, le Venezuela a mobilisé plus de quatre millions de soldats de la milice bolivarienne et a menacé de se déclarer « en état de guerre » si le pays était attaqué.