
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé, dimanche 26 octobre, le retrait complet de ses forces armées du territoire turc vers le nord de l’Irak. Cette décision, dévoilée par l’agence de presse Firat lors d’une cérémonie en Irak, marque une étape cruciale dans le processus de paix entamé il y a un an avec la Turquie. Selon le communiqué du PKK, vingt-cinq combattants, hommes et femmes, sont déjà arrivés dans le nord de l’Irak. La Turquie a salué cette annonce, y voyant des « résultats concrets » des efforts déployés pour mettre fin à un conflit qui a duré quatre décennies.
Devrim Palu, un dirigeant du mouvement kurde, a souligné auprès de l’Agence France-Presse (AFP) que la libération d’Abdullah Öcalan, le chef historique emprisonné du PKK, constitue une condition « cruciale » pour la réussite durable du processus de paix. Il a ajouté que ce retrait vise également à prévenir toute « provocation » et à préserver la dynamique de paix. En mai, le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, avait déjà annoncé sa dissolution suite à un appel de son chef emprisonné, après plus de quarante ans de lutte armée contre les forces turques.
Désormais, le PKK affirme vouloir défendre les droits de la minorité kurde en Turquie par des moyens démocratiques, conformément aux vœux de M. Öcalan exprimés lors de son « appel à la paix » en février. Le mouvement exhorte Ankara à prendre les mesures juridiques et politiques nécessaires pour concrétiser le processus de paix et faciliter l’intégration de ses militants dans la vie politique démocratique. Détenu depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali, Abdullah Öcalan avait initié ce tournant majeur en appelant son mouvement à se dissoudre.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé que les violences liées au conflit ont causé la mort de 50 000 personnes, dont 2 000 soldats turcs, et engendré des milliards de dollars de pertes économiques pour la Turquie. Une commission parlementaire turque, chargée d’élaborer un cadre légal pour ce processus de paix, a débuté ses travaux en août. En signe d’ouverture, M. Öcalan a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats, une première en six ans, renforçant les espoirs d’une résolution pacifique durable.






