
Le procès en appel du journaliste sportif français Christophe Gleizes est programmé pour le 3 décembre 2025. Il se tiendra au tribunal criminel d’appel de Tizi-Ouzou, à environ 110 kilomètres à l’est d’Alger. Cette information a été relayée par son avocat, Amirouche Bakouri, via sa page Facebook le vendredi 24 octobre.
Christophe Gleizes, âgé de 36 ans et collaborateur des magazines français So Foot et Society, avait été condamné le 29 juin dernier à sept ans de prison ferme en première instance. Les chefs d’accusation retenus contre lui étaient « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ». La justice algérienne lui reproche d’avoir été en contact avec un dirigeant du club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), qui est également responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Le MAK est classé comme organisation terroriste par les autorités algériennes depuis mai 2021.
L’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) a réitéré son appel à la libération de Christophe Gleizes. Thierry Bruttin, directeur général de RSF, a souligné que le journaliste n’avait « rien à faire en prison » et que sa seule « faute » était d’avoir exercé son métier de journaliste sportif et d’aimer le football algérien. Les accusations sont jugées « sans fondement » par RSF, l’organisation précisant que les contacts reprochés datent majoritairement de 2015 et 2017, bien avant la classification du MAK comme organisation terroriste.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre la France et l’Algérie depuis plus d’un an. Ces tensions ont été marquées par des expulsions de diplomates et l’arrestation, à la mi-novembre 2024, de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale ». Les relations bilatérales sont particulièrement tendues depuis l’été 2024, après la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » pour le Sahara occidental, une position que l’Algérie conteste.
Le nouveau ministre de l’Intérieur français, Laurent Nuñez, a récemment déclaré qu’un « bougé » était nécessaire dans les relations avec l’Algérie. Il a également affirmé que la remise en question de l’accord franco-algérien de 1968 n’était pas « à l’ordre du jour ». Cet accord, signé six ans après la guerre d’Algérie, facilite notamment l’obtention de titres de séjour de dix ans pour les ressortissants algériens en France.






