
La mairie de Nantes a mis fin à sa collaboration avec René Martin, fondateur emblématique du festival de musique classique La Folle Journée. Cette décision fait suite aux conclusions d’un audit commandité par le Centre de réalisations et d’études artistiques (CREA), l’association qu’il a fondée et qui gère plusieurs festivals. L’audit révèle de graves dérives de comportement et de gestion, bafouant les principes d’exemplarité et de respect des droits des salariés.
Parmi les faits reprochés, la municipalité évoque spécifiquement « l’exposition des salariés à des contenus à caractère pornographique ». Ces éléments, jugés suffisamment sérieux, ont conduit la ville de Nantes à transmettre les conclusions de l’audit au procureur de la République, conformément à l’article 40 du code de procédure pénale. Le procureur Antoine Leroy a confirmé des « dysfonctionnements manifestes » et a annoncé la saisine prochaine de l’inspection du travail.
Le rapport met également en lumière des « comportements inappropriés » de la part de René Martin, 75 ans. Le procureur envisage que ces faits pourraient, après des investigations approfondies, « caractériser des infractions pénales de type harcèlement au travail ». Une enquête pénale devrait être ouverte dans les prochains jours pour élucider ces accusations graves.
René Martin a vigoureusement contesté ces allégations, niant toute accusation de « comportements inappropriés, de harcèlement ou d’“hypersexualisation” des relations de travail ». Il affirme que l’audit pointe surtout des dysfonctionnements organisationnels et managériaux, et se dit « déterminé à défendre [son] honneur et la vérité ».
Ces révélations font écho à une enquête de Médiacités et de La Lettre du Musicien fin septembre, qui pointait déjà une « porosité entre dépenses professionnelles et dépenses personnelles » ainsi qu’une ambiance de travail difficile et un climat « hypersexualisé » au sein du CREA. La maire de Nantes, Johanna Rolland, a exprimé son soutien aux victimes et aux salariés, tandis que le département de Loire-Atlantique a suspendu son soutien financier à La Folle Journée, en attente de la rupture définitive de la collaboration avec René Martin.






