Aurore-Berge-courthouse
Aurore Bergé a été réentendue sous le statut de témoin assisté par la CJR dans l'enquête pour « faux témoignage » concernant ses liens avec une lobbyiste des crèches privées, des accusations qu'elle conteste fermement.

La ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et des discriminations, Aurore Bergé, a été réentendue le 9 octobre sous le statut de témoin assisté par la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre d’une enquête pour « faux témoignage ». C’est la deuxième fois que Mme Bergé est auditionnée dans cette affaire, après une première comparution le 12 juin. Son avocate, Jade Dousselin, a confirmé que la ministre « a de nouveau été placée sous le statut de témoin assisté » et qu’elle « a toujours fermement contesté les faits qui lui étaient reprochés ».

L’affaire trouve son origine dans les soupçons de députés de La France insoumise et du groupe Écologiste et social, qui accusent la ministre d’avoir menti sous serment devant une commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches. Le 30 avril 2024, Aurore Bergé avait déclaré n’avoir aucun lien « personnel, intime ou amical, ni d’accointances » avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC).

Cependant, le livre de Victor Castanet, *Les Ogres*, paru en septembre 2024, a relancé l’affaire en évoquant un « pacte de non-agression » entre Mme Bergé, alors ministre des Familles, et la lobbyiste. En réponse à la publication de l’ouvrage, Aurore Bergé a déposé plainte pour diffamation contre Victor Castanet en octobre 2024. Le journaliste a alors rendu publics des documents, dont un courriel du 8 août 2023 dans lequel la ministre qualifiait Elsa Hervy de « copine » qui serait « très aidante ».

L’information judiciaire se poursuit, et les enquêteurs de la section de recherches de Paris et les magistrats de la CJR cherchent à établir si Aurore Bergé et Elsa Hervy entretenaient une relation particulière sciemment dissimulée. Elsa Hervy a également été entendue à plusieurs reprises comme témoin simple. L’ouverture de l’information judiciaire fin janvier fait suite à un signalement du bureau de l’Assemblée nationale.