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Bruno Retailleau, président de LR, a fustigé la feuille de route budgétaire de Sébastien Lecornu, la comparant à celle d’un «premier ministre socialiste» sur LCI.

Bruno Retailleau, président des Républicains (LR), a vivement critiqué la feuille de route budgétaire de Sébastien Lecornu, la qualifiant de digne d’«un premier ministre socialiste» ce jeudi soir sur LCI. Cette déclaration intervient après qu’il a précipité la chute du gouvernement «Lecornu 1» en jugeant les «conditions non réunies pour une participation» de LR à l’équipe ministérielle.

Assumant pleinement son départ, même s’il est survenu avec fracas, Retailleau a souligné que son choix n’était pas motivé par le confort personnel ou le maintien à son poste de ministre de l’Intérieur. «Ce n’était pas le siège qui m’importait, c’est la mission», a-t-il affirmé. Il a également balayé d’un revers de main les interrogations sur une éventuelle perte d’influence, répliquant «Zéro regret» face aux ambitions présidentielles qui lui étaient prêtées pour 2027.

La justification de sa position réside dans le discours de politique générale prononcé le 14 octobre par Sébastien Lecornu. Bruno Retailleau estime que les propositions fiscales du Premier ministre, telles qu’une «contribution exceptionnelle» sur les grandes fortunes et une taxe sur les actifs des holdings patrimoniales, ainsi que la suspension de la réforme des retraites, confirment la dérive du gouvernement vers des politiques socialistes. Cette suspension de la réforme des retraites a été perçue comme une tentative d’arracher une non-censure des socialistes et de se maintenir à Matignon, malgré une Assemblée nationale sans majorité.

«Le bateau prenait une autre direction que celle des convictions» des Républicains, a déclaré Retailleau, qui a réaffirmé qu’il aurait démissionné immédiatement s’il avait été membre du gouvernement au moment du discours de Lecornu. Il a ironisé en disant qu’il aurait été «malheureux d’appartenir à ce gouvernement». Pendant ce temps, six personnalités LR, dont Annie Genevard, Vincent Jeanbrun et Rachida Dati, ont choisi de rejoindre le gouvernement «Lecornu 2». Le parti a réagi en suspendant les ministres concernés lors d’un bureau politique.