
Les géants européens Airbus, Thales et Leonardo ont franchi une étape majeure en signant un protocole d’accord pour unir leurs activités dans le domaine des satellites. Ce projet d’envergure, baptisé « Bromo », vise à créer un acteur spatial européen de premier plan pour concurrencer la domination croissante de Starlink, la constellation d’Elon Musk. L’entreprise combinée pourrait être opérationnelle d’ici 2027, sous réserve de l’approbation de la Commission européenne.
Ce rapprochement est perçu comme une avancée majeure pour l’écosystème spatial européen, renforçant sa capacité d’innovation, son autonomie stratégique et sa compétitivité sur le marché spatial mondial. L’objectif principal est de consolider l’industrie fragmentée des satellites en Europe pour mieux rivaliser avec les acteurs américains et chinois qui se développent rapidement dans les réseaux spatiaux.
La nouvelle entité sera chargée de renforcer la souveraineté spatiale de l’Europe, en soutenant des infrastructures et des services essentiels tels que les télécommunications, la navigation mondiale, l’observation de la Terre, la recherche scientifique, l’exploration et la sécurité nationale. Elle devrait employer environ 25 000 personnes à travers l’Europe et générer un chiffre d’affaires annuel d’environ 6,5 milliards d’euros.
Airbus apportera ses activités Space Systems et Space Digital, issues de sa division Airbus Defence and Space. Thales contribuera principalement avec ses parts dans sa branche spatiale Thales Alenia Space (une coentreprise avec Leonardo) ainsi que Telespazio et Thales SESO. Leonardo intégrera sa division spatiale, y compris ses participations dans Telespazio (67% Leonardo, 33% Thales) et Thales Alenia Space (33% Leonardo, 67% Thales). La propriété de la nouvelle société sera répartie entre les entreprises mères, Airbus détenant 35%, et Thales et Leonardo 32,5% chacun.
Cette fusion ambitieuse vise également à positionner la nouvelle entité comme un partenaire de confiance pour le développement et la mise en œuvre des programmes spatiaux souverains des pays européens, à l’instar des programmes phares de l’UE comme Galileo et Copernicus.