
L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris, une première historique pour un ancien chef d’État français. Cette détention intervient un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Un important dispositif de sécurité a été déployé autour de l’établissement pénitentiaire.
Mardi matin, des dizaines de personnes se sont rassemblées près du domicile parisien de Nicolas Sarkozy pour lui témoigner leur soutien. Accompagné de son épouse Carla Bruni, l’ancien président a salué la foule sous les applaudissements avant de se rendre à la prison. Sur les réseaux sociaux, M. Sarkozy a dénoncé un « scandale judiciaire » et a affirmé son innocence, déclarant que « la vérité triomphera » malgré un « prix à payer écrasant ».
Ses avocats, Maître Jean-Michel Darrois et Maître Christophe Ingrain, ont qualifié ce jour de « funeste » et « honteux » pour la France. Une demande de mise en liberté a été déposée, avec une décision attendue de la justice dans les deux mois. De son côté, le président Emmanuel Macron a refusé de commenter la décision judiciaire, soulignant son rôle de garant du bon fonctionnement des institutions, tout en reconnaissant l’émotion légitime suscitée par cette affaire.
Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison. Il a été reconnu coupable d’avoir permis à ses collaborateurs de rencontrer un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte. L’ancien président a fait appel de cette décision. Ce mandat de dépôt, courant pour les tribunaux correctionnels, est vivement critiqué par les soutiens de Sarkozy qui y voient une atteinte à la présomption d’innocence. Nicolas Sarkozy avait déjà été condamné en décembre 2024 à un an de prison ferme sous bracelet électronique dans l’affaire des écoutes.