
Dans le 11e arrondissement de Paris, le Consulat Voltaire, un ancien générateur électrique transformé en centre culturel, a accueilli un événement unique en son genre : l’inauguration de Sababa, le goût de la paix. Ce restaurant éphémère, le premier du genre dans la capitale, vise à rapprocher les cultures palestinienne et israélienne à travers la cuisine. Des coupelles débordant de houmous, de carottes au cumin et de labneh ornaient les tables de banquet, invitant une centaine de personnes à célébrer cette initiative le samedi 11 octobre.
Le menu de Sababa propose des plats emblématiques appréciés des deux peuples, tels que le maqlouba, un plat à base de riz, viande et légumes frits, ou le chawarma poulet. L’objectif est de montrer que des saveurs communes peuvent unir, comme le soulignent les fondateurs. D’ailleurs, le nom « Sababa » signifie « joie de vivre » en Israël comme dans les Territoires palestiniens, un symbole fort pour ce projet.
À l’origine de cette utopie gastronomique et politique se trouve un duo inattendu : Edgar Laloum, un Franco-Israélien de 78 ans, et Radjaa Aboudagga, un Franco-Palestinien de 58 ans. Ils se sont rencontrés il y a un an, animés par la conviction que les plaisirs de la table pouvaient servir de pont entre leurs deux peuples. Edgar Laloum, qui a vécu trois décennies à Jérusalem, et Radjaa Aboudagga, originaire de la bande de Gaza, ont conçu un menu composé de « plats que les Israéliens et les Palestiniens mangent de la même manière ».
Le restaurant, qui sera ouvert quatre soirs par semaine jusqu’en juin de l’année prochaine, est une initiative du groupe « Nous réconcilier ». Il arbore fièrement les drapeaux palestinien, français et israélien au plafond, un geste hautement symbolique de coexistence et de dialogue. Au-delà de la nourriture, Sababa prévoit d’organiser des lectures de poèmes en hébreu, arabe et français, des cercles de discussion et des concerts, offrant ainsi un espace pour l’échange culturel et le partage.