
L’ancien président Nicolas Sarkozy doit être incarcéré ce mardi 21 octobre à la prison de la Santé, à Paris. Une information confirmée par l’Agence France-Presse, révélant une rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée vendredi dernier. Cette incarcération intervient près d’un mois après sa condamnation à cinq ans de prison dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Gérald Darmanin, ministre de la Justice et proche de l’ancien chef de l’État, a exprimé sa « grande tristesse » et son intention de lui rendre visite en prison. Il a également soulevé des inquiétudes concernant les « conditions de sécurité » de sa détention, soulignant que le garde des sceaux est habilité à visiter n’importe quel établissement pénitentiaire et détenu. Cette tristesse est largement partagée au sein d’une droite française dont M. Sarkozy fut une figure tutélaire.
L’exécution provisoire du mandat de dépôt, prononcée de manière routinière par les tribunaux correctionnels, a provoqué la stupéfaction de ses soutiens. Ses détracteurs, en revanche, y voient une atteinte au droit d’appel et à la présomption d’innocence. Ce principe pourrait également affecter Marine Le Pen, dont l’inéligibilité a été prononcée à la suite de sa condamnation en première instance dans l’affaire des parlementaires européens FN.
À la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy devrait être placé en isolement dans une cellule individuelle de 9 m², afin d’assurer sa sécurité et d’éviter toute interaction avec d’autres détenus. Ses avocats ont annoncé le dépôt immédiat d’une demande de mise en liberté. La cour d’appel disposera de deux mois pour statuer sur cette demande, mais l’audience est attendue plus rapidement.
À ce stade de la procédure, le trouble à l’ordre public invoqué par le tribunal correctionnel ne sera plus un critère pertinent. Avec son appel, Nicolas Sarkozy retrouve son statut de présumé innocent. Son maintien en détention ne pourra être justifié que si cela constitue l’unique moyen de prévenir des pressions sur des témoins, une tentative de fuite, une récidive, des interactions avec des complices, ou d’assurer sa propre sécurité. Dans le cas contraire, il pourrait être remis en liberté sous contrôle judiciaire, potentiellement avec une assignation à résidence et un bracelet électronique.