
Rodrigo Paz, sénateur de centre droit, a été élu président de la Bolivie ce dimanche 19 octobre, marquant la fin de vingt ans de gouvernements socialistes. L’économiste de 58 ans a remporté le second tour de l’élection avec 54,6 % des voix, face à son rival de droite Jorge « Tuto » Quiroga, qui a obtenu 45,4 % des suffrages, selon le Tribunal suprême électoral (TSE) après dépouillement de plus de 97,8 % des bulletins.
Héritier d’une importante dynastie politique, Rodrigo Paz se positionne comme un homme de consensus avec un ton populiste. Il accède au pouvoir dans un pays confronté à une profonde crise économique, marquée par la chute des exportations de gaz, le manque d’investissements, et une pénurie de dollars. Sous la présidence de Luis Arce, la Bolivie a connu sa pire crise économique en quarante ans, avec une inflation annuelle dépassant les 23 % et des files d’attente pour l’essence et le diesel devenues monnaie courante.
La victoire de Paz représente un changement politique majeur après deux décennies de domination du Mouvement vers le socialisme (MAS) d’Evo Morales et Luis Arce. Le président élu a exprimé sa volonté de voir la Bolivie « peu à peu retrouver sa place sur la scène internationale » et « lui redonner un rôle ».
Les deux candidats ont proposé des politiques économiques similaires, axées sur une réduction significative des dépenses publiques, notamment des subventions aux carburants, et une plus grande ouverture au secteur privé. Rodrigo Paz a défendu un « capitalisme pour tous », fondé sur la décentralisation et une rigueur budgétaire avant tout nouvel endettement. Son adversaire, Jorge Quiroga, prônait une ouverture totale aux marchés internationaux et le recours à de nouveaux crédits.
Rodrigo Paz prendra ses fonctions le 8 novembre, succédant à l’impopulaire Luis Arce. Bien qu’il ne dispose pas d’une majorité absolue au Parlement, son parti chrétien-démocrate forme le groupe parlementaire le plus important, ce qui le contraindra à former des alliances. Le MAS, quant à lui, a subi une défaite historique, son candidat n’ayant obtenu que 3,1 % des voix au premier tour, un revers alimenté par des divisions internes et le mécontentement face à la crise économique.