
L’orthographe, véritable pilier de la communication écrite, peut parfois devenir un obstacle majeur pour les jeunes entrant dans le monde professionnel. Arnaud, maître d’hôtel de 21 ans, en a fait l’amère expérience. Ses débuts chaotiques dans la restauration, marqués par des erreurs hilarantes comme « koniac et andoulilette », sont devenus des anecdotes mémorables. Mais derrière l’humour, se cache une réalité plus sérieuse : les lacunes en expression écrite peuvent impacter l’insertion professionnelle et la confiance en soi.
Malgré l’informatisation des commandes dans son établissement luxembourgeois actuel, Arnaud confie que l’écrit reste un défi quotidien. Il lutte avec les accords et la conjugaison, se considérant comme privé de la « fée de l’orthographe ». Ce sentiment est partagé par de nombreux jeunes actifs, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, et indépendamment de leur niveau d’études. Maud, doctorante en sociologie, en témoigne : malgré un niveau d’études élevé, elle se décrit comme une « quiche en orthographe » et préfère une critique sur le fond de son travail plutôt que sur la forme.
Ces difficultés génèrent des stratégies d’évitement et une remise en question de leur légitimité. Maud avoue repasser systématiquement ses SMS destinés à ses directeurs de thèse au correcteur orthographique, craignant le jugement. L’acquisition d’un Bescherelle pour son anniversaire n’a pas suffi à dissiper les pièges complexes de la langue française. Ce phénomène met en lumière la nécessité d’aborder la question de l’orthographe avec bienveillance et de proposer des solutions adaptées pour accompagner les jeunes dans leur parcours professionnel.