
Le conflit à Gaza demeure une source de tensions intenses, marquée par des retards dans la libération des otages, la fermeture persistante du passage de Rafah et des avertissements américains au Hamas. Selon l’accord de cessez-le-feu, le mouvement palestinien devait libérer l’intégralité des otages, vivants et décédés, au plus tard le lundi 13 octobre. Alors que les 20 derniers otages vivants ont été libérés dans les délais, seules 12 dépouilles sur les 28 attendues ont été restituées jusqu’à présent.
Le département d’État américain a exprimé sa vive inquiétude en déclarant disposer d’« informations crédibles » selon lesquelles le Hamas préparerait une attaque imminente contre des civils à Gaza. Washington a clairement indiqué qu’une telle attaque constituerait une « violation directe et grave de l’accord de cessez-le-feu » et compromettrait les efforts de médiation. Le président américain Donald Trump avait déjà averti que si le Hamas persistait à tuer des civils, les États-Unis n’auraient « d’autre choix que d’y aller et de les tuer », tout en précisant qu’il n’enverrait pas de troupes américaines sur place.
La question du passage de Rafah, crucial pour l’acheminement de l’aide humanitaire et les déplacements, reste un point de discorde majeur. Le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé que le poste-frontière resterait fermé « jusqu’à nouvel ordre », conditionnant sa réouverture à la restitution de toutes les dépouilles d’otages encore détenues par le Hamas. Le Hamas a réagi en déclarant que cette fermeture entraverait la localisation des personnes disparues sous les décombres et, par conséquent, retarderait la remise des corps. Ces déclarations contredisent une annonce précédente de l’ambassade palestinienne en Égypte, qui avait affirmé la réouverture du passage pour le lundi 20 octobre.
Sur le plan militaire, une nouvelle frappe de drone israélien a fait un mort dans le sud du Liban, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024. Le ministère de la Santé de l’enclave, administrée par le Hamas, a quant à lui rapporté l’acheminement des corps de 29 personnes dans les hôpitaux de la bande de Gaza au cours des dernières vingt-quatre heures, portant le bilan total à 68 116 tués et 170 200 blessés depuis le 7 octobre 2023. Tom Fletcher, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, a qualifié l’acheminement de l’aide d’urgence à Gaza de « tâche énorme », soulignant l’ampleur des destructions et la nécessité d’intensifier l’approvisionnement alimentaire et la reconstruction.