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Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, alerte sur les conséquences d'un non-budget pour la France et la dégradation de sa note souveraine. Elle évoque les priorités stratégiques et le coût de l'incertitude politique actuelle.

La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a souligné dans un entretien à Ouest France l’importance cruciale d’adopter le budget de l’État. Selon elle, « ne pas avoir de budget serait un aveu d’impuissance collective énorme », une situation qui bloquerait la vie des Français et aggraverait la crise de confiance actuelle. Un pays sans budget serait « immobile et impuissant », incapable de faire face aux futures crises potentielles.

Amélie de Montchalin est également revenue sur la dégradation de la note souveraine de la France par l’agence S&P. Elle a insisté sur la nécessité pour le pays de « reprendre en main nos finances publiques et arrêter d’augmenter notre dette dès que possible ». La ministre a rappelé que l’année prochaine, la France devra 8 milliards d’euros supplémentaires à ses créanciers pour le seul paiement des intérêts de la dette, soit l’équivalent du budget annuel de la gendarmerie. Des secteurs clés comme la défense, la sécurité, l’éducation et la santé nécessitent des moyens à la hauteur des enjeux stratégiques.

Concernant le débat sur la réduction progressive de l’avantage fiscal pour les biocarburants, la ministre a indiqué que « le gouvernement s’en remettra à la sagesse de l’Assemblée nationale ». Elle a également tenu à rassurer les automobilistes en affirmant qu’il n’y avait « pas de changement prévu sur le malus auto des voitures d’occasion ». Par ailleurs, la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises sera prolongée, mais divisée par deux, car elle était initialement prévue pour une durée d’un an.

Enfin, Amélie de Montchalin a évalué le coût de la censure du gouvernement Barnier à « au moins 12 milliards d’euros », incluant la croissance perdue, les économies non réalisées et la désorganisation des services publics. Elle a ajouté que l’incertitude générée par cette situation avait eu des répercussions significatives, entraînant le report de projets de recrutement et d’investissement, le renoncement d’investisseurs étrangers et une explosion du taux d’épargne des Français.