
Face à la connexion permanente induite par le télétravail, de nombreuses bonnes pratiques émergent pour tenter de s’en protéger : éloigner son téléphone, couper les notifications, et ne pas se sentir contraint de répondre immédiatement aux sollicitations numériques. Le choix d’un canal de communication unique est également conseillé pour éviter le « millefeuille » d’informations entre e-mails, WhatsApp et autres réseaux sociaux.
Une enquête nationale menée par l’Observatoire du télétravail pour l’Ugict-CGT et le cabinet Secafi, auprès de 5 336 salariés télétravailleurs entre janvier et juin, révèle que le travail à distance est largement plébiscité. Près de deux tiers (67 %) des répondants utilisent le nombre maximum de jours de télétravail autorisés par leur entreprise, et plus de la moitié (51 %) souhaiterait en bénéficier davantage, allant à contre-courant des tendances patronales actuelles.
Cependant, cette même étude met en lumière une difficulté majeure : 30 % des télétravailleurs témoignent de leur incapacité à se déconnecter. Ceux qui peinent à démarrer le matin compensent souvent en travaillant plus tard le soir et le week-end, se privant ainsi de véritables périodes de repos. Les plus anxieux se sentent contraints de répondre immédiatement aux e-mails, sans distinguer l’urgent de l’important.
Le profil type du télétravailleur en 2025 est majoritairement une femme, âgée de 30 à 39 ans, cadre, salariée du privé en CDI dans le secteur de l’informatique et des télécommunications, et travaillant dans un grand groupe. Elle vit en couple avec au moins un enfant et pratique le télétravail en moyenne deux jours par semaine. Ce profil est resté globalement stable depuis 2023, mais la question de la déconnexion reste prégnante.
La difficulté à se déconnecter est d’autant plus grande que la frontière entre vie privée et professionnelle tend à s’estomper. En effet, 44 % des sondés déclarent télétravailler pour « s’occuper de leur enfant malade », et 43 % des salariés utilisent le temps économisé sur les transports pour… travailler. Ce phénomène est d’autant plus significatif que 56 % des répondants déclarent un trajet domicile-travail supérieur à une heure.