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Michaël Randrianirina a prêté serment le 17 octobre, devenant le nouveau président de Madagascar suite à une crise politique. Ancien chef militaire, il promet une transition vers un gouvernement civil.

Le colonel Michaël Randrianirina a prêté serment le vendredi 17 octobre à Antananarivo, devenant officiellement le nouveau président de la République de Madagascar. Cette investiture fait suite à plusieurs semaines de crise politique et sociale, marquée par la fuite du président sortant, Andry Rajoelina. À 51 ans, Randrianirina, ancien chef d’une unité militaire ralliée aux manifestants, prend ainsi les rênes d’un pays en pleine transition.

Originaire de Sevohipoty et formé à l’académie militaire d’Antsirabe, Michaël Randrianirina a gravi les échelons militaires tout en s’engageant localement, notamment en tant que gouverneur du district d’Androy. Sa carrière a pris un tournant décisif lorsqu’il a été nommé à la tête du Corps d’armée du personnel et des services administratifs et techniques (CAPSAT), une unité influente des forces armées malgaches.

En 2023, ses critiques virulentes à l’encontre du président Andry Rajoelina lui valent une arrestation pour « mutinerie et tentative de coup d’État ». Condamné à un an de prison avec sursis, il est libéré en février 2024 et assigné à résidence. Son retour sur le devant de la scène politique intervient en 2025, lorsque les coupures d’eau et d’électricité déclenchent des manifestations massives. Refusant d’ordonner à ses hommes de tirer sur la foule, il appelle les militaires à « refuser de réprimer le peuple ».

Le mouvement prend de l’ampleur et, le 14 octobre 2025, après la fuite de l’ancien président, le CAPSAT occupe le palais présidentiel et proclame Michaël Randrianirina président par intérim. Il annonce alors la dissolution de toutes les institutions, à l’exception de l’Assemblée nationale, et la création d’un Conseil de la présidence pour la refondation de la République. Le 17 octobre, lors de son investiture, il déclare : « Aujourd’hui marque un tournant historique pour notre pays. »

Michaël Randrianirina, homme de foi, récuse toute idée de coup d’État, affirmant que « le gouvernement appartient aux civils » et promettant des élections d’ici 18 à 24 mois. Il se présente comme un « simple officier exécutant » chargé de conduire la transition, soulignant que le pouvoir est détenu par le commandement militaire supérieur, transféré par la Haute Cour constitutionnelle.