
Un véritable renversement politique s’est opéré à l’Assemblée nationale ce jeudi, où la droite et le centre ont apporté leur soutien au Premier ministre Sébastien Lecornu, lui permettant de poursuivre son projet de « suspension » de la réforme des retraites. Cette séance illustre un « moment orwellien » dans la vie politique française, marqué par une inversion des valeurs.
Alors que la France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), traditionnellement opposés au texte d’Élisabeth Borne, tentaient de faire chuter le gouvernement via des motions de censure, ils ont échoué. La motion de censure de LFI a recueilli 271 voix, manquant les 289 voix nécessaires pour être adoptée, et celle du RN n’a obtenu que 144 voix.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu avait annoncé le 14 octobre sa proposition de suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’éélection présidentielle de 2027, une mesure qui coûterait 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027. Cette suspension implique qu’aucun relèvement de l’âge légal de départ ni de la durée d’assurance ne se produira avant janvier 2028, maintenant l’âge à 62 ans et 9 mois et le nombre de trimestres requis à 170.
Cette décision a été accueillie positivement par le Parti socialiste (PS), qui y voit une « victoire pour tous les salariés du pays » et a décidé de ne pas voter la censure. Cependant, elle a suscité des critiques de la droite et du RN, qui la considèrent comme un « renoncement ». Le Premier ministre a précisé que cette suspension serait proposée via un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et a insisté sur la nécessité de compenser le manque à gagner par des éléments de recettes.
Ce spectacle politique met en lumière un abandon des convictions au profit de stratégies politiciennes court-termistes, un phénomène déjà observé dans le passé avec des erreurs de la gauche et de la droite qui ont transformé le paysage politique.