
Malgré leurs divergences internes, les Républicains affichent une unité de façade en promettant de lutter ardemment contre toute hausse d’impôts et en faveur d’une réduction significative de la dépense publique. Cette position forte vise à restaurer une image parfois ébranlée par des dissensions, notamment sur des questions comme la censure ou la participation au gouvernement. Avant l’ouverture du débat budgétaire au Parlement, la droite entend se positionner comme un rempart face aux dérives du projet Lecornu 2, perçu comme trop influencé par la gauche. La suspension de la réforme des retraites, jugée irresponsable, est notamment interprétée comme un symbole des concessions que les macronistes seraient prêts à faire aux socialistes.
Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée, a clairement exprimé cette ligne directrice lors de la déclaration de politique générale. Selon lui, l’urgence n’est pas d’augmenter les impôts dans un pays déjà parmi les plus fiscalisés au monde, ni d’accroître la dépense publique déjà record. Il insiste sur la nécessité pour l’État de fournir des efforts en luttant contre la bureaucratie administrative et les dépenses improductives. Le combat des Républicains s’organisera donc autour de la baisse de la dépense, avec la ferme intention d’investir le débat budgétaire pour défendre leurs convictions.
Bruno Retailleau, à la tête des Républicains, partage cette vision de fond mais adopte un ton plus vindicatif envers le pouvoir macroniste. Contrairement à Laurent Wauquiez qui reconnaît des « premiers signaux symboliques » du Premier ministre, Bruno Retailleau rejette catégoriquement le projet de budget du gouvernement, le jugeant irrecevable. Il fustige un budget qui, selon lui, ne respecte aucune des exigences formulées par la droite, notamment sur le maintien de la réforme des retraites et le plafonnement des aides sociales. Il pointe du doigt la « matraque fiscale » avec près de la moitié de l’effort pour limiter les déficits reposant sur des prélèvements supplémentaires sur les ménages et les entreprises.
Pour Laurent Wauquiez, la droite doit « agir pour le moindre mal » dans un contexte économique morose. Il alerte sur le fait que les Français ne consomment plus et que les entreprises n’investissent plus. Il propose des pistes pour un sérieux budgétaire, comme la suppression d’agences jugées inutiles, l’arrêt des « chèques gouvernementaux » et la remise en place d’une bonne gestion des services publics. Bruno Retailleau, quant à lui, redoute que le projet de budget ne puisse échapper à l’influence de la gauche, craignant que les socialistes n’imposent leurs choix à loisir, y compris sur des sujets comme l’immigration. Les Républicains promettent une lutte parlementaire « pied à pied », accusant Emmanuel Macron d’installer un paysage politique aux couleurs de la gauche et de chercher à tout piloter, prolongeant ainsi le chaos politique.