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Face aux préoccupations concernant la productivité et la cohésion d'équipe, de grandes entreprises comme la Société Générale, JCDecaux et Iliad réduisent le télétravail, privilégiant le retour au bureau malgré les attentes des salariés. Une méta-analyse récente éclaire ce débat.

Depuis quelques mois, une tendance notable se dessine au sein des grandes entreprises, tant en France qu’à l’étranger : la réduction du nombre de jours de télétravail. Cette inflexion marque un changement de cap après une période où le travail à distance s’était largement imposé. Par exemple, la Société Générale a annoncé un passage à un jour de télétravail par semaine, contre deux ou trois auparavant. La direction justifie cette décision par la nécessité de renforcer la culture d’entreprise et l’unité par des interactions en présentiel, y compris informelles.

D’autres entreprises suivent cette voie. Chez JCDecaux, la nouvelle réglementation exige désormais quatre jours de présence au bureau, contre trois auparavant. Le directeur des ressources humaines France a souligné que les interactions entre équipes, managers et collaborateurs sont plus efficaces en présentiel, compte tenu de leur culture d’entreprise axée sur la proximité, l’innovation et la performance. De même, Iliad, la maison mère de Free, a réduit le nombre maximal de jours de télétravail de huit à six par mois, avec des restrictions supplémentaires comme l’interdiction de télétravailler deux jours consécutifs ou plus de deux vendredis par mois.

Ce scénario se répète : d’un côté, les dirigeants craignent que le télétravail nuise à la dynamique d’équipe et à la productivité, tandis que de l’autre, une majorité de salariés défend le télétravail pour la flexibilité et l’équilibre vie professionnelle/personnelle qu’il procure. Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle est en effet l’un des principaux avantages cités par les télétravailleurs. La question de savoir s’il faut être pour ou contre le télétravail reste donc un sujet de débat. De nombreuses études ont exploré cette problématique, et une méta-analyse récente, intitulée « A dual pathway model of remote work intensity: A meta‐analysis of its simultaneous positive and negative effects » (Personnel Psychology, 2024), a synthétisé les résultats de 162 études portant sur plus de 78 000 salariés, offrant ainsi un éclairage fiable sur l’impact du télétravail pour les salariés et les employeurs.