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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle de 2027, une concession majeure pour éviter une motion de censure. La mesure gèle le relèvement de l'âge légal de départ et la durée de cotisation, répondant ainsi aux exigences de plusieurs partis, dont le PS.

Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites « jusqu’à l’élection présidentielle » de 2027. Cette concession majeure vise à écarter la menace d’une motion de censure qui aurait pu entraîner la chute de son gouvernement. Cette décision met donc temporairement un coup d’arrêt au relèvement de l’âge légal de départ, bien que le processus soit destiné à reprendre ultérieurement selon le Premier ministre.

La loi du 14 avril 2023, concernant la transformation du système par répartition, a été au cœur d’intenses négociations depuis la rentrée. Plusieurs partis politiques, notamment le Parti socialiste (PS), avaient expressément demandé la suspension de ce texte. La principale disposition contestée par le parti d’Olivier Faure était le relèvement progressif de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, à raison de trois mois par génération. L’application de cette règle devait s’étaler sur plusieurs étapes jusqu’au début de la prochaine décennie. Ainsi, depuis le 1er octobre, les personnes nées en 1963 peuvent prendre leur retraite à 62 ans et 9 mois.

La suspension annoncée par Sébastien Lecornu signifie que les générations nées en 1964 et après verront leur âge de départ gelé à 62 ans et 9 mois jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. La durée d’assurance sera également suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028. Cette mesure, saluée comme une « vraie victoire » par la CFDT, devrait bénéficier à 3,5 millions de Français. Le coût de cette suspension est estimé à 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard d’euros en 2027, des montants qui devront être compensés financièrement.

En offrant cette main tendue au Parlement, le Premier ministre espère éviter une crise politique majeure et ouvrir la voie à de nouvelles discussions avec les partenaires sociaux sur l’avenir du système de retraites. La question des retraites et des conditions de travail reste un enjeu crucial pour le gouvernement et les citoyens.