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Les médias américains refusent majoritairement de signer un engagement du Pentagone restreignant l'accès aux informations. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth est critiqué pour cette politique jugée attentatoire à la liberté de la presse.

Une vaste majorité de médias américains, couvrant un large spectre politique, a refusé de se soumettre à une nouvelle politique du Pentagone qui conditionnait leur accréditation à la signature d’un engagement. Cette initiative, lancée par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, ancien présentateur de Fox News, vise à restreindre drastiquement l’accès des journalistes aux informations liées à la Sécurité nationale. La confrontation met en lumière les tensions croissantes entre l’administration et la presse concernant la liberté d’informer.

La politique controversée exigeait de chaque journaliste spécialisé dans la Défense qu’il s’engage à ne pas diffuser ni chercher à obtenir des informations non explicitement autorisées par le service de presse du ministère. Posséder une information confidentielle ou non approuvée par le ministère est également un motif de révocation d’accréditation, même si l’information n’est pas classifiée. Cette mesure a été vivement critiquée par de nombreuses organisations de presse, y compris des chaînes majeures comme ABC News, CBS News, CNN, Fox News Media et NBC News, qui y voient une atteinte sans précédent aux protections journalistiques fondamentales.

Les journalistes avaient jusqu’à mardi 17h pour accepter ces nouvelles conditions, sous peine de se voir refuser l’accès au Pentagone. En signe de protestation, des dizaines de journalistes ont rendu leurs badges d’accès mercredi, quittant les locaux du siège militaire américain. La Pentagon Press Association, qui a participé aux négociations, a qualifié cette politique de « message d’intimidation sans précédent », craignant un « effet dissuasif » non seulement sur les journalistes, mais aussi sur les responsables du Pentagone.

Pete Hegseth a affirmé que ces règles étaient du « bon sens » visant à « respecter la sécurité nationale ». Cependant, les critiques soulignent que la politique pourrait entraver la capacité des journalistes à tenir le public informé sur des questions cruciales, même non classifiées, et à exercer leur rôle de surveillance d’une institution financée par près d’un billion de dollars américains. Ce bras de fer met en jeu les principes d’une presse libre et indépendante face aux exigences de l’administration en matière de sécurité.