
Lors du procès très médiatisé de l’affaire Delphine Jubillar, l’avocat général, Nicolas Ruff, a mis en lumière des lacunes importantes dans le dossier. Il a notamment pointé du doigt l’absence du corps de Delphine Aussaguel, élément central et manquant de l’enquête. Cette absence persistante nourrit les interrogations et les spéculations autour de la disparition de l’infirmière. Selon le magistrat, Delphine Jubillar « n’a pas simplement disparu. Elle est morte. » Il a insisté sur le fait qu’« elle ne reviendra jamais, elle ne reviendra jamais », écartant toute possibilité de retour de la disparue.
Nicolas Ruff est revenu sur les errements de l’enquête, critiquant ouvertement la conférence de presse du procureur de Toulouse, Dominique Alzeari, lors de la mise en examen de Cédric Jubillar en juin 2021. Il a qualifié cette intervention de « catastrophique », reprochant au procureur d’avoir « multiplié imprécisions ». Malgré ces critiques, l’avocat général a tenu à clarifier sa position : « mettre tous les magistrats dans le même lot, c’est vous faire croire […] que l’on est votre adversaire. Sauf que ce n’est pas le cas. » Il a souligné que son rôle n’est pas de défendre une institution, mais de présenter sa propre « analyse intellectuelle » du dossier.
L’avocat général n’a pas non plus éludé une erreur regrettable commise par un gendarme concernant la téléphonie de l’amant de Delphine. Il a qualifié cette erreur d’« insupportable », reconnaissant qu’elle offrait un argument de poids à la défense. Cette bourde a pu laisser entendre que les enquêteurs auraient commis des fautes graves, ce que la défense n’a pas manqué d’exploiter. Cependant, Ruff a rappelé le manque d’implication de Cédric Jubillar dans les recherches du corps de sa femme, contrastant avec les efforts des enquêteurs et des proches.