Gaza-unexploded-ordnance
Les risques liés aux munitions non explosées à Gaza sont "énormes" pour les déplacés qui retournent chez eux. Environ 70 000 tonnes d'explosifs sont tombées sur Gaza. L'UNMAS manque de moyens pour déminer efficacement et sécuriser la zone.

À Gaza, les risques liés aux munitions non explosées sont alarmants pour les personnes déplacées qui regagnent leurs foyers, selon Handicap International. L’ONG estime qu’environ 70 000 tonnes d’explosifs sont tombées sur Gaza depuis le début du conflit le 7 octobre 2023. Ces chiffres soulignent l’ampleur d’une menace omniprésente, particulièrement dans un environnement urbain dense et fortement impacté par les destructions.

Le Service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS) avait estimé en janvier que 5 à 10 % des munitions tirées sur Gaza n’avaient pas explosé. Avec la poursuite des combats et une opération d’envergure menée mi-septembre sur la ville de Gaza, ce pourcentage a probablement augmenté, laissant derrière lui une quantité considérable d’engins mortels. Les couches de gravats et les niveaux d’accumulation sont très importants, rendant le terrain « extrêmement complexe » et « très dangereux ».

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, les demandes d’expertise technique auprès de l’UNMAS ont « fortement augmenté », notamment pour des missions humanitaires dans des zones auparavant inaccessibles. Cependant, l’UNMAS ne dispose que d’un nombre limité de véhicules blindés, ce qui restreint sa capacité à évaluer les risques. L’organisation attend toujours l’autorisation des autorités israéliennes pour faire entrer le matériel nécessaire à la destruction des munitions non explosées.

La situation est critique pour la protection des opérations de gestion des débris et le déblaiement des routes, essentielles au retour des milliers de déplacés. L’UNMAS a souligné qu’il n’avait pas été possible de mener des opérations de prospection à grande échelle à Gaza au cours des deux dernières années, en raison des restrictions, et ne dispose donc pas d’une vue d’ensemble de la menace. Cette réalité entrave gravement les efforts de sécurisation de la bande de Gaza et expose la population civile à des dangers constants et invisibles.