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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2026, visant 14 milliards d'euros de recettes supplémentaires et 17 milliards d'économies. Découvrez les mesures clés pour les ménages (gel de l'impôt sur le revenu, nouvelle taxe sur les petits colis) et les entreprises (prolongation de la surtaxe, taxation des holdings).

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Ces mesures, qui visent à générer environ 14 milliards d’euros de recettes supplémentaires et 17 milliards d’euros d’économies, sont jugées « très ambitieuses » par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP).

Pour les ménages, plusieurs changements sont à prévoir. Le barème de l’impôt sur le revenu et la CSG seront gelés, ce qui pourrait rendre de nouveaux foyers imposables ou augmenter la charge fiscale pour d’autres. L’abattement de 10 % sur les pensions des retraités sera remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, impactant différemment les retraités selon leurs revenus. La contribution différentielle des hauts revenus (CDHR), touchant les revenus supérieurs à 250 000 euros (célibataires) ou 500 000 euros (couples), est prolongée d’un an, fixant un taux minimal d’imposition de 20 %. Par ailleurs, 23 niches fiscales « obsolètes ou inefficaces » seront supprimées, incluant l’exemption d’impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée et la réduction d’impôt pour frais de scolarité. Une nouvelle taxe ciblera les petits colis livrés depuis hors de l’UE, notamment de Chine, pour lutter contre la concurrence agressive, et l’ensemble des produits à fumer seront fiscalisés. Enfin, une « année blanche » sur les prestations sociales et les retraites est envisagée, gelant les pensions de retraite et les allocations familiales, et une sous-indexation des pensions de 0,4 point est prévue à partir de 2027.

Du côté des entreprises, la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises (chiffre d’affaires d’au moins 1 milliard d’euros) est reconduite pour un an, bien que son rendement soit réduit de moitié à 4 milliards d’euros. Une taxe sur le patrimoine financier des holdings familiales sera instaurée, dans l’espoir de rapporter 2,5 milliards d’euros avec la CDHR. En ce qui concerne les dépenses, la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est accélérée, avec une suppression définitive prévue pour 2028, deux ans avant l’échéance initialement envisagée. Le gouvernement prévoit également un « recentrage des aides de l’État aux entreprises », entraînant une économie de plus d’1,5 milliard d’euros en 2026, notamment via une moindre exonération de cotisations sociales et un effort demandé aux sociétés de l’audiovisuel public.