
L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé à Paris. Cette information, confirmée par Le Monde et RTL, fait suite à sa condamnation à cinq ans de prison ferme avec exécution provisoire dans le cadre du procès libyen. L’ex-chef de l’État s’est rendu au Parquet national financier (PNF) le 13 octobre pour connaître les modalités de son incarcération, sans faire de déclaration publique.
Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre pour avoir permis à ses proches collaborateurs de solliciter la Libye de Mouammar Kadhafi afin d’obtenir un financement illégal pour sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Malgré son appel, l’incarcération est maintenue en raison d’un mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire, justifié par l’« exceptionnelle gravité des faits » commis par un ancien responsable politique.
Contrairement à d’autres co-condamnés comme Alexandre Djouhri et Wahib Nacer, Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un délai avant son incarcération pour organiser ses affaires professionnelles. Ce délai, initialement fixé à quatre mois, devait permettre sa mise sous écrou dans un « délai relativement proche ».
Pour des raisons de sécurité, l’ancien président sera probablement placé dans un quartier des personnalités vulnérables (QPV) ou un quartier d’isolement. La prison de la Santé, à Paris, est l’un des rares établissements en région parisienne à disposer d’un tel quartier, avec Fleury-Mérogis en Essonne. Dès son incarcération, la défense de Nicolas Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté auprès de la cour d’appel, qui aura un maximum de deux mois pour statuer.
L’ensemble des sept prévenus condamnés dans le procès libyen, ainsi que le PNF, ont fait appel du jugement. Un nouveau procès se tiendra donc devant la cour d’appel de Paris dans les prochains mois. En première instance, la justice avait établi l’existence de flux d’argent depuis la Libye, mais n’avait pas démontré leur arrivée dans les caisses de la campagne. Cependant, la préparation d’un délit d’associations de malfaiteurs est suffisante pour caractériser l’infraction. Si les prévenus restent détenus, un nouveau procès doit être organisé dans un délai de six mois, renouvelable deux fois.