
Deux ans jour pour jour après l’assassinat tragique de Dominique Bernard, professeur de lettres, un square a été inauguré en sa mémoire à Arras, dans le Nord. La cérémonie, qui s’est tenue ce lundi 13 octobre, a rassemblé des centaines de personnes, face au collège-lycée Gambetta-Carnot où l’enseignant exerçait et où il a été brutalement tué.
Isabelle Bernard, l’épouse du professeur, a exprimé lors de la cérémonie que « depuis le 13 octobre 2023, on avance, on panse les blessures, on se répare dans la cité scolaire par des temps et des gestes de fraternité ». Le square, réaménagé en hommage à Dominique Bernard, est désormais agrémenté d’arbres et de bancs de pierre portant des citations d’auteurs et de philosophes. Selon Mme Bernard, ces citations « rappellent en silence ce qu’il s’est passé, et les valeurs auxquelles nous sommes attachés : la paix, la liberté, la tolérance, la connaissance, l’humanité… ».
Parmi la foule, composée de jeunes, d’enseignants, d’élus et de nombreux habitants, était également présent Gabriel Attal, qui occupait le poste de ministre de l’Éducation nationale au moment des faits.
Dominique Bernard, agrégé de lettres modernes âgé de 57 ans, a été assassiné de plusieurs coups de couteau le matin du 13 octobre 2023. L’auteur des faits, Mohammed Mogouchkov, un de ses anciens élèves fiché pour radicalisation islamiste, alors âgé de 20 ans, avait prêté allégeance au groupe État Islamique. Il n’a pas encore été jugé.
Frédéric Leturque, maire centriste d’Arras, a souligné que ce square est « un hymne à la vie et au vivre-ensemble, un appel à ce dialogue si nécessaire dans notre monde d’aujourd’hui ». Il a ajouté que cet hommage « dépasse la souffrance d’une famille, d’une communauté, d’une ville, pour appeler la conscience de chacun à lutter résolument contre toutes les haines ».
Dominique Thibaudeau, un enseignant à la retraite, a insisté sur la nécessité de ne pas laisser ces événements « tomber dans l’oubli », évoquant également la mémoire de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un jeune radicalisé. Une cérémonie a d’ailleurs eu lieu la veille dans un parc d’Éragny-sur-Oise, rebaptisé à son nom.