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Deux ans après le début de l'offensive israélienne, la bande de Gaza subit une destruction méthodique de ses infrastructures civiles. Universités, écoles et hôpitaux ont été massivement ciblés, transformant l'enclave en un lieu de vie dévasté et engendrant une crise humanitaire sans précédent.

Deux ans après le début de l’offensive israélienne en réponse aux attaques du Hamas, la bande de Gaza est le théâtre d’une destruction méthodique et généralisée. Après vingt jours de bombardements intenses, la nature du conflit a évolué vers une réoccupation progressive de l’enclave palestinienne par l’infanterie et les blindés israéliens, transformant Gaza en un lieu de vie dévasté. Selon les autorités de Gaza, plus de 90% des infrastructures de Gaza ont été détruites par les frappes aériennes israéliennes.

Les infrastructures civiles ont été particulièrement touchées. Les douze universités de la bande de Gaza ont été systématiquement démolies, et 97 % des écoles ont été détruites, totalement ou partiellement. En juillet 2024, les 19 universités de Gaza avaient subi des dommages importants, 80% des bâtiments universitaires étant détruits. De même, les mairies et autres bâtiments administratifs ont été ciblés, souvent sous l’accusation, non étayée, de liens avec la structure « terroriste » du Hamas.

Le secteur de la santé n’a pas été épargné. La propagande israélienne a justifié les assauts successifs sur la trentaine d’hôpitaux de la bande de Gaza par les mêmes accusations, sans fournir de preuves. Le cas de l’hôpital Nasser, à Khan Younès, est emblématique de cet acharnement. Cette institution publique, la plus importante du sud de la bande de Gaza, a été ciblée dès le 17 décembre 2023, entraînant la mort d’une adolescente au sein de la maternité. Des milliers de civils, cherchant refuge, s’étaient alors massés dans l’enceinte de l’hôpital, espérant à tort qu’il serait épargné. En avril 2024, 84% des établissements de santé étaient endommagés ou détruits, et plus de 100 000 personnes étaient blessées, dont 14 000 nécessitaient une évacuation médicale pour des soins spécialisés indisponibles à Gaza.

L’impact sur la vie quotidienne des habitants est catastrophique. Le coût des dommages aux infrastructures critiques est estimé à environ 18,5 milliards de dollars, soit l’équivalent de 97 % du PIB combiné de la Cisjordanie et de Gaza en 2022. Plus de la moitié de la population de Gaza est au bord de la famine et l’ensemble de la population souffre d’insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition. Plus d’un million de personnes sont sans abri et 75 % de la population est déplacée.