
Le parti Les Républicains (LR) traverse une nouvelle période de turbulence. Après le psychodrame suscité par l’alliance surprise d’Éric Ciotti avec le Rassemblement National, c’est au tour de son successeur, Bruno Retailleau, de faire face à une fronde interne. La question centrale qui divise le parti est la participation éventuelle au prochain gouvernement de Sébastien Lecornu. Bruno Retailleau avait lui-même souligné que « souvent, le problème de la droite est la droite », attribuant à la gauche un réflexe collectif face à l’instinct individualiste de la droite.
Le différend semble cependant avoir été tranché, du moins pour l’instant. Lors d’un bureau politique réuni le samedi 11 octobre, le parti a clairement indiqué que « la confiance et les conditions [n’étaient] pas réunies pour que Les Républicains participent au gouvernement ». Cette décision a été adoptée à une large majorité, avec 74 voix sur 91 membres du bureau politique en faveur de cette position. Ce résultat n’est guère surprenant, compte tenu de l’équilibre des forces au sein de l’instance, qui reflète l’élection interne de mai remportée par Bruno Retailleau avec près de 75 % des suffrages.
Pour renforcer cette position, LR prévoit d’organiser la semaine prochaine une consultation des militants. Cette consultation portera également sur la participation et le soutien à un éventuel gouvernement. Un conseiller du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale anticipe déjà un « raz de marée en faveur [des positions] de Retailleau », tout en précisant que cela ne constitue pas un problème pour eux. Cette démarche vise à légitimer davantage la ligne politique actuelle du parti et à consolider l’autorité de son nouveau président face aux divisions persistantes.