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L'autorité de Bruno Retailleau à la tête des Républicains est fragilisée par la défection de six membres du parti qui ont rejoint le gouvernement Lecornu II, malgré les consignes. Ces exclusions soulignent les profondes divisions internes et les ambitions personnelles face à la ligne du parti.

L’autorité de Bruno Retailleau à la tête des Républicains (LR) est sérieusement ébranlée. Six membres du parti ont délibérément enfreint les consignes, rejoignant le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu II ce dimanche 12 octobre. Cette décision a provoqué une réaction immédiate du parti, qui a annoncé leur exclusion et la cessation de leurs fonctions au sein des instances dirigeantes. Une réunion est d’ailleurs prévue prochainement pour statuer définitivement sur leur sort.

En l’espace d’une semaine, la situation de Bruno Retailleau a radicalement changé. Après avoir été reconduit au ministère de l’Intérieur dans le premier gouvernement Lecornu le 5 octobre, il avait exprimé son mécontentement face à la nomination de Bruno Le Maire à la Défense, remettant en question sa participation.

Aujourd’hui, le Vendéen, qui ambitionne l’Élysée, se retrouve hors du gouvernement, comme il l’avait souhaité en refusant de servir sous un Premier ministre de gauche ou macroniste tel que Sébastien Lecornu, finalement reconduit par Emmanuel Macron. Il espérait fédérer le parti derrière cette position, d’autant que le bureau politique de LR avait voté, à une large majorité, contre toute participation au gouvernement, à l’issue d’une réunion houleuse révélant de profondes divergences internes.

Malgré son élection confortable en mai avec 75 % des voix, Bruno Retailleau n’a pas réussi à maintenir l’unité. Six figures du parti ont ignoré sa ligne directrice et ont accepté les propositions de Sébastien Lecornu. Parmi eux, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et présidente de la commission nationale d’investiture (CNI), qui a affirmé sa fidélité à ses convictions et à son parti. Philippe Tabarot, reconduit aux Transports, a justifié sa décision par la cohérence avec la position précédente de LR. Rachida Dati demeure à la Culture, alors qu’elle venait d’être investie candidate LR pour la mairie de Paris. Les députés Vincent Jeanbrun (Logement), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité) complètent cette liste de défections.

Ces nominations suggèrent que Sébastien Lecornu a exploité les divisions internes de LR. La majorité des députés LR, craignant une nouvelle dissolution et forts de leur ancrage local, étaient favorables à une participation au gouvernement Lecornu II, contrairement aux sénateurs qui soutenaient la position de Bruno Retailleau.