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Une vaste étude menée par l'Inserm et l'université Paris Cité, baptisée Mentalo, révèle qu'un tiers des jeunes de 11 à 24 ans souffrent de détresse psychologique. Les filles et les jeunes issus de milieux défavorisés sont particulièrement touchés, soulignant l'urgence d'actions en santé mentale.

En 2025, la santé mentale est désignée comme une grande cause nationale, soulignant l’urgence de la situation concernant le bien-être des jeunes. Dans ce contexte, l’étude Mentalo, coordonnée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’université Paris Cité, apporte un éclairage nouveau et préoccupant. Cette recherche se distingue par son ampleur, ayant mobilisé 17 000 jeunes âgés de 11 à 24 ans, incluant collégiens, lycéens et étudiants.

La méthodologie innovante de l’étude Mentalo est à noter : les participants volontaires ont répondu à un questionnaire non pas une seule fois, mais à sept reprises sur une période de douze mois, via une application dédiée. Cette approche longitudinale vise à « évaluer qui, parmi les jeunes, va mal et pourquoi, mais aussi à identifier les déterminants de la santé mentale, autrement dit, les facteurs de vulnérabilité ou, au contraire, de résilience », comme l’explique la professeure Karine Chevreul, directrice de l’unité de recherche Eceve (évaluation et recherche en services et politiques en santé pour les populations vulnérables), sous la tutelle de l’université Paris Cité et de l’Inserm.

Les premiers résultats de l’étude sont alarmants : plus d’un tiers des jeunes français âgés de 11 à 24 ans présentent des signes de détresse psychologique, de type anxio-dépressif modéré à sévère. Les filles sont particulièrement touchées, avec un taux presque deux fois plus élevé que les garçons (45% contre 27%). Le passage au lycée représente une période charnière, augmentant ces troubles de 50%. De plus, le mal-être est fortement corrélé au niveau social : sept jeunes sur dix issus de familles en grande difficulté financière souffrent de détresse psychologique, comparé à trois sur dix dans les familles aisées.

L’étude Mentalo, lancée en mai 2024 et se prolongeant jusqu’en 2026, vise à collecter jusqu’à 50 000 participations. Les données recueillies sont confidentielles et anonymes, permettant aux chercheurs de mieux comprendre les fluctuations du bien-être mental et les facteurs associés. Ces informations sont cruciales pour développer des programmes de prévention adaptés et des solutions concrètes pour soutenir la santé mentale des jeunes en France.