
Sébastien Lecornu a été reconduit à Matignon ce vendredi, une décision qui a provoqué des réactions diverses au sein de la classe politique française. Certains partis maintiennent leur volonté d’opposition frontale, tandis que d’autres envisagent des négociations ou un soutien au cas par cas.
Le Rassemblement national (RN), La France Insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont clairement affiché leur intention de censurer « immédiatement » le gouvernement de Sébastien Lecornu, quelle que soit sa composition. Jordan Bardella, président du RN, a qualifié cette reconduction de « mauvaise plaisanterie » et de « honte démocratique ». De son côté, Manuel Bompard (LFI) a dénoncé un « nouveau bras d’honneur aux Français » et a annoncé le dépôt d’une motion de censure immédiate, ainsi qu’une nouvelle motion de destitution du Président de la République. Le PCF, par la voix de Fabien Roussel, a jugé ce choix « inacceptable » et a appelé à un retour aux urnes.
Au centre et à droite, les positions sont plus nuancées. Le MoDem, dirigé par François Bayrou, a accueilli favorablement cette nomination, soulignant que le parti avait déploré la chute rapide du précédent gouvernement. Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a exprimé des réserves, indiquant qu’il n’y aurait « pas de ministre Horizons » si la réforme des retraites était remise en question. Le parti doit se réunir pour statuer sur une éventuelle participation.
Les Républicains (LR) ont décidé de ne pas participer au gouvernement de Sébastien Lecornu, mais ont promis un « soutien texte par texte » à l’exécutif. Cette décision a été adoptée à une large majorité lors d’un bureau politique, malgré des divergences internes entre sénateurs et députés. Bruno Retailleau s’est opposé à une participation, tandis que certains députés, menacés par une dissolution, y étaient plus favorables.
Le Parti Socialiste (PS) se montre plus hésitant. Si Olivier Faure avait prévenu qu’il n’y aurait « aucune garantie de non-censure » vendredi, Pierre Jouvet, secrétaire général, a précisé les conditions d’un soutien : l’abandon du 49.3, des mesures pour le pouvoir d’achat et la suspension immédiate de la réforme des retraites. Enfin, les Écologistes, par la voix de Cyrielle Chatelain et Marine Tondelier, ont qualifié la reconduction de Lecornu d’« incroyable » et de « navrante », promettant une censure quasi certaine.