
Le prix Nobel de la paix 2025 a été remis à Oslo à l’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, honorée pour ses efforts en faveur d’une transition démocratique pacifique au Venezuela. Le président du comité Nobel norvégien, Jorgen Watne Frydnes, a salué en elle un exemple de « courage civique extraordinaire » en Amérique latine.
Mme Machado a joué un rôle crucial dans l’unification de l’opposition politique vénézuélienne, réussissant à fédérer les forces autour de la demande d’élections libres et d’un gouvernement représentatif. Cette prouesse est d’autant plus remarquable que le Venezuela a basculé d’une démocratie prospère vers un « État brutal et autoritaire », confronté à une crise humanitaire et économique sans précédent.
Ayant obtenu plus de 90 % des voix lors des primaires de l’opposition en octobre 2023, avec près de 3 millions de votants, Maria Corina Machado est devenue une figure incontournable, surnommée « la libertadora » en référence à Simon Bolivar. Malgré les menaces et la clandestinité imposées par le régime de Nicolas Maduro après sa réélection contestée en juillet 2024, elle a choisi de rester au Venezuela, inspirant des millions de personnes.
Avant le Nobel, elle a déjà été distinguée par le prix Vaclav-Havel en septembre 2024 et le prix Sakharov de l’Union européenne en octobre 2024, reconnaissant ainsi son engagement indéfectible pour les droits humains.
Parallèlement, la Maison Blanche, sous l’égide de Donald Trump, a critiqué la décision du comité Nobel, l’accusant de privilégier la politique à la paix. Steven Cheung, directeur de la communication de la Maison Blanche, a déclaré sur X que le président Trump, qui revendique de nombreux accords de paix, « méritait » le prix. Cependant, le calendrier du comité Nobel, dont la décision est prise plusieurs jours avant l’annonce, n’a pas permis de prendre en compte les récents développements, tels que l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, que Donald Trump attribue à ses pressions.