Jacques-Attali-Robert-Badinter-debate
Jacques Attali, ancien conseiller de Mitterrand, a minimisé le rôle de Robert Badinter dans l'abolition de la peine de mort, affirmant que Mitterrand en était le principal artisan. Il a toutefois rappelé leur amitié et rendu hommage à Badinter avant sa panthéonisation.

À l’approche de la panthéonisation de Robert Badinter, un débat a ravivé les discussions sur son rôle dans l’abolition de la peine de mort. Invité sur le plateau de l’émission « DébatDoc » sur LCP, l’ancien conseiller spécial de François Mitterrand, Jacques Attali, a exprimé des réserves sur l’importance du rôle de Badinter dans ce projet de loi historique. La veille de la cérémonie, Jacques Attali était présent pour commenter le documentaire « Les combats méconnus de Robert Badinter », écrit par l’historienne Dominique Missika.

Dès le début de son intervention, Jacques Attali a tenté de minimiser l’engagement de Robert Badinter dans la lutte contre la peine de mort. Il a affirmé que « n’importe qui, garde des Sceaux, aurait fait abolir la peine de mort », suggérant que Badinter n’y était « pour rien ». Ces propos ont créé la stupeur sur le plateau, notamment chez Dominique Missika.

Attali a ensuite insisté, non sans une pointe d’ironie, que le véritable artisan de l’abolition était François Mitterrand. Il a même déclaré qu’« une chaise, garde des Sceaux, aurait fait abolir la peine de mort puisque les parlementaires l’auraient votée ». L’ancien conseiller a rappelé que Robert Badinter n’avait accédé au poste de garde des Sceaux que « par hasard », Mitterrand ne le souhaitant pas initialement à ce moment-là.

Malgré ces propos critiques, Jacques Attali a évoqué avec nostalgie une relation « amicale » avec Robert Badinter, bien avant la campagne présidentielle de 1974. Il a décrit Badinter comme quelqu’un de « très gai, très drôle, très bon vivant ». Quelques heures avant la panthéonisation, Jacques Attali a également rendu hommage à Robert Badinter sur Twitter, le qualifiant de « plus grand des ministres », car il portait « une cause et pas une ambition ». Il a aussi publié une vidéo où il revient sur une question qui a « hanté » Robert Badinter toute sa vie : « Qu’est-ce qu’être juste ? » Un hommage final à son ami, dont il a salué la panthéonisation.