
La dernière édition 2024 de l’enquête internationale Talis (Teaching and Learning International Survey), menée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), révèle une situation « préoccupante » pour la profession enseignante en France. Cette vaste étude, qui a interrogé plus de 280 000 enseignants dans 55 pays, dont 6 012 professeurs français, met en lumière des difficultés singulières et un mal-être persistant.
Malgré une satisfaction globale de 79 % concernant leur travail, ce chiffre est en baisse par rapport à 2018 et place la France parmi les pays les moins bien classés de l’OCDE, juste avant le Japon. L’insatisfaction des professeurs français est particulièrement marquée concernant leur niveau de salaire, notamment en milieu de carrière, où leur rémunération est jugée inférieure à celle de leurs homologues étrangers.
Un autre point critique soulevé par l’enquête est le sentiment de dévalorisation. Seuls 4 % des enseignants français estiment que leur profession est valorisée dans la société, un chiffre en recul depuis 2018 et le plus bas parmi les pays participants. De même, une proportion tout aussi marginale considère que leur opinion est prise en compte par les décideurs politiques. Cette absence de reconnaissance sociale, institutionnelle et financière fragilise l’attractivité du métier et contribue à une crise des vocations.
Les conditions de travail se sont également dégradées, avec une forte baisse de satisfaction depuis 2018. En effet, seulement 59 % des enseignants se disent satisfaits de leurs conditions de travail (hors salaire), soit une diminution de 21 points en collège et 22 points dans le primaire. Les enseignants français font face à une charge de travail croissante, à des pressions accrues, et à un nombre plus important d’élèves ayant des besoins éducatifs particuliers, sans disposer des formations adéquates pour y faire face.