
Google déploie son nouvel onglet « AI Mode » sur son moteur de recherche en Europe, à l’exception notable de la France, une décision qui soulage les éditeurs de sites web. Ce déploiement, qui devrait s’étaler sur une semaine, concernera 36 pays. Lancé en mai dernier aux États-Unis et dans une centaine d’autres territoires, l’« AI Mode » intègre un chatbot au sein du moteur de recherche. Les utilisateurs doivent l’activer volontairement via un onglet dédié, positionné à gauche sur la version ordinateur de Google Search ou sous forme de bouton sur Chrome mobile.
Le « Mode IA » repose sur la dernière version du modèle de langage (LLM) de Google, Gemini, lui permettant de traiter le texte, les photos, la vidéo et l’audio. L’internaute peut ainsi poser des questions complexes, comme « suggère-moi des livres dans ce style, voici une photo de mes dernières lectures » ou « que faire ce week-end à Nice avec des amis qui aiment la bonne chère et les quartiers insolites ? ». L’IA effectue alors des dizaines de recherches simultanées en ligne et en synthétise les résultats en quelques secondes, affichant une liste cliquable des sites consultés. L’utilisateur peut ensuite affiner sa requête, par exemple en ajoutant « ces lieux doivent être à 30 minutes maximum de la gare TGV en transports en commun ».
Ce nouveau mode se distingue de la fonctionnalité « AI Overviews », déjà présente dans de nombreux pays mais pas en France. Alors que l’« AI Overviews » propose une réponse synthétique au-dessus des traditionnels « liens bleus », l’« AI Mode » s’appuie uniquement sur les résultats de recherche web, tandis que l’« AI Overviews » tire parti des connaissances intrinsèques du LLM Gemini. Google cherche à rester pertinent face à la popularité croissante de
Cependant, ces évolutions soulèvent des inquiétudes chez les éditeurs de sites web, qui craignent une baisse significative du trafic référencé par Google, impactant leurs revenus publicitaires. Google affirme pour sa part que le trafic renvoyé est de meilleure qualité, les internautes restant plus longtemps sur les sites pertinents. La France est écartée de ces innovations en raison d’« obstacles réglementaires ». L’Autorité de la Concurrence française a déjà infligé deux amendes substantielles à Google, en 2021 et 2024, pour non-respect des droits voisins et utilisation de contenus de presse sans notification adéquate pour l’entraînement de son IA. Kent Walker, président des affaires publiques de Google, regrette cette situation, soulignant que priver la France de ces avancées en IA n’est « pas bon pour le pays » et appelle à un assouplissement de la réglementation européenne.