
Alors que les syndicats ont manifesté pour peser sur le futur budget, Sébastien Lecornu, le Premier ministre, explore diverses options pour réduire les prélèvements en faveur des salariés. Selon des sources proches de Matignon, ces pistes incluent une défiscalisation et un allègement des charges sociales sur les heures supplémentaires, ainsi qu’une baisse de l’impôt sur le revenu pour les couples dont les deux membres gagnent « légèrement » plus que le SMIC. Initialement, Matignon avait évoqué les couples au SMIC, mais a rectifié, précisant que ceux-ci ne sont généralement pas assujettis à l’impôt sur le revenu. L’objectif est donc d’alléger ou d’annuler l’impôt pour ceux qui sont juste au-dessus du seuil, afin qu’ils soient traités fiscalement comme des célibataires.
Parmi les autres mesures à l’étude figurent le rétablissement de la prime Macron de « partage de la valeur », qui pourrait être exonérée d’impôts et de cotisations sociales, ainsi que des dispositifs « encourageant » les transmissions aux petits-enfants et aux jeunes. Ces initiatives visent à répondre aux préoccupations des Français concernant le pouvoir d’achat. La prime Macron, ou prime de partage de la valeur, était devenue moins attractive après sa refiscalisation en 2024, sauf pour les entreprises de moins de 50 salariés.
Dans le cadre de l’élaboration du budget 2026, Sébastien Lecornu a également engagé des consultations avec les partis d’opposition. Le Rassemblement national et le Parti socialiste, suivis des communistes et des écologistes, ont été reçus à Matignon. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a jugé les propositions de Sébastien Lecornu « très en deçà » des attentes des socialistes, tout en se disant prêt à laisser une chance au Premier ministre avant leur rencontre de vendredi.
Du côté des Républicains (LR), la participation au gouvernement reste incertaine. Bruno Retailleau, le patron de LR, a averti que la participation de son parti « n’est pas acquise du tout » car « le compte n’y est pas ». Les Républicains ont notamment posé des conditions, refusant la « taxe Zucman » – une proposition d’impôt minimal sur le patrimoine des grandes fortunes – et demandant le rétablissement du délit de séjour irrégulier.