
La scène politique française a été secouée ce lundi matin par la démission inattendue du Premier ministre Sébastien Lecornu, moins d’une journée après l’annonce de la composition de son gouvernement. Cette décision intervient peu après l’intervention d’Olivier Faure, chef de file du Parti socialiste (PS), qui avait exprimé sa « consternation » face à un gouvernement majoritairement composé de ministres macronistes.
Face à ce coup de théâtre, le Parti socialiste a dû réorganiser sa stratégie en urgence. La motion de censure initialement envisagée a été abandonnée, puisque le gouvernement n’est plus en fonction. Boris Vallaud, président des députés socialistes, a convoqué une réunion de ses parlementaires en visioconférence. De même, le bureau national du parti, prévu en début de soirée, a été avancé à 13 heures, soulignant l’urgence de la situation. Les socialistes, qui se préparaient à débattre de la pertinence d’une censure avant la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, sont désormais confrontés à une situation inédite.
Sébastien Lecornu a justifié sa démission par le manque de soutien des députés et des « appétits partisans » ayant compliqué la formation de son équipe. Emmanuel Macron a accepté cette démission et lui a confié une nouvelle mission de 48 heures pour mener d’« ultimes négociations » afin de tenter de stabiliser le pays et de définir une « plateforme d’action ». Plusieurs options sont désormais sur la table pour le président, allant de la nomination d’un nouveau Premier ministre à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le PS, par la voix d’Olivier Faure, a salué le départ de Sébastien Lecornu comme celui d’un « gaulliste » s’en allant « avec dignité et honneur ». Le parti a d’ailleurs appelé à la nomination d’un Premier ministre issu de la gauche et des écologistes, s’engageant à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution. Toutefois, le PS a également affirmé être prêt si le président décidait finalement d’une nouvelle dissolution, bien que cette option ne soit pas leur priorité.