German-Chancellor-Merkel
Le chancelier allemand Friedrich Merz souhaite que l'UE lève l'interdiction de vente de véhicules thermiques en 2035, face aux difficultés de l'industrie automobile allemande et à la concurrence chinoise. Le sujet est en discussion avec ses partenaires de coalition.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé son souhait de voir l’Union européenne lever l’interdiction prévue pour 2035 sur la vente de véhicules thermiques. Cette déclaration intervient dans un contexte de difficultés croissantes pour l’industrie automobile allemande, notamment face à la concurrence féroce des constructeurs chinois dans le domaine des véhicules électriques. « Je ne veux pas que l’Allemagne soit l’un des pays soutenant cette mauvaise interdiction », a affirmé Friedrich Merz lors d’une interview accordée à la chaîne NTV.

Les géants de l’automobile allemands, tels que BMW, Mercedes et Volkswagen, ont déjà publiquement exprimé leurs doutes concernant l’objectif fixé par Bruxelles. La Commission européenne a d’ailleurs annoncé le mois dernier qu’elle réexaminerait cette interdiction « le plus tôt possible ». Bien que les textes actuels prévoient un réexamen en 2026, les industriels pressent pour un calendrier accéléré, espérant obtenir des aménagements pour faire face aux défis actuels de leur secteur. L’industrie automobile allemande, première économie d’Europe, est durement impactée par une concurrence intense sur le marché chinois, une demande atone et une transition vers l’électrique plus lente que prévu.

Avant une réunion cruciale avec les représentants du secteur automobile allemand, prévue ce jeudi, le chancelier a reconnu que le sujet était « en cours de discussion » avec les sociaux-démocrates (SPD), également membres de la coalition gouvernementale. Le ministre de l’Environnement, Carsten Schneider (SPD), n’est « pas encore convaincu » de la nécessité d’abandonner cet objectif, a précisé Friedrich Merz, qui espère néanmoins que le gouvernement parviendra à une position commune avant la rencontre. Début octobre, Porsche, filiale de VW, a d’ailleurs annoncé un report du déploiement de ses véhicules électriques en raison d’une demande jugée trop faible.

Friedrich Merz a également insisté sur la nécessité des moteurs diesel pour la fabrication de camions, qualifiant de « grave erreur » l’incapacité de l’Allemagne à mener des recherches dans ce domaine. Il a en outre exprimé son optimisme quant au développement futur de carburants synthétiques, qui permettraient aux moteurs à combustion de fonctionner « de manière respectueuse de l’environnement ». Le chancelier a conclu : « Nous ne devrions pas interdire, nous devrions permettre les technologies, et c’est mon objectif. »