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La démission surprise de Sébastien Lecornu a plongé la France dans une crise politique. Les partis, des Républicains au Rassemblement national, réclament des explications et des actions fortes du Président Macron.

La démission de Sébastien Lecornu, quelques heures seulement après l’annonce de la formation de son gouvernement, a provoqué une véritable onde de choc sur la scène politique française ce lundi 6 octobre. Le Premier ministre démissionnaire a pointé du doigt un « réveil de quelques appétits partisans, parfois non sans lien avec la future élection présidentielle », lors de son allocution à Matignon.

Chez Les Républicains (LR), qui ont critiqué l’équilibre des nominations gouvernementales, Bruno Retailleau a dénoncé un « problème de confiance » avec Sébastien Lecornu, lui reprochant d’avoir caché la nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées. Selon le patron de LR, ce retour est « révélateur d’une sorte de déconnexion » du gouvernement. Retailleau a appelé Emmanuel Macron à prendre la parole pour sortir le pays du « blocage » actuel. Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a également exhorté le Président à s’exprimer « dans les heures qui viennent ».

Dans le bloc central, Marc Fesneau (MoDem) a exprimé sa « honte » face à une situation politique qu’il juge irresponsable. Les partis de la majorité (Renaissance, Horizons, MoDem) ont rapidement organisé des réunions d’urgence pour envisager la suite. Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, a notamment convoqué une réunion de groupe à 16h.

À gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a proposé une rencontre aux partis du Nouveau Front populaire pour « envisager toutes les hypothèses » face à cette crise, tout en remettant en cause la « légitimité du président de la République ». Cependant, Marine Tondelier (Les Écologistes) a estimé que cette réunion n’aurait pas lieu, évoquant les tensions passées. Le Parti socialiste, par la voix de Pierre Jouvet, a appelé Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre « issu de la gauche et des Écologistes », tout en se disant prêt à une éventuelle dissolution.

Enfin, le Rassemblement national (RN) et ses alliés ont unanimement réclamé la dissolution de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen a jugé cette décision « absolument nécessaire », estimant que « la farce a assez duré ». Éric Ciotti (UDR) a appelé à des élections présidentielles anticipées pour que « les Français décident par qui ils doivent être dirigés », tandis que Marion Maréchal (Identité libertés) a souhaité un « retour aux urnes » et une « coalition des droites la plus large possible ».