
La rentrée politique de Raphaël Glucksmann à La Réole, village girondin, a été marquée par les récentes annonces du Premier ministre Sébastien Lecornu. Ce dernier a créé la surprise en renonçant à l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour l’adoption des lois budgétaires. Cette décision, saluée par certains, intervient après une période de consultations intenses à Matignon.
Pour Raphaël Glucksmann, co-président de Place publique, la « censure n’est pas un objectif en soi », mais une nécessité si les propositions gouvernementales ne répondent pas aux « exigences » de justice fiscale et sociale. Le mouvement Place publique, co-fondé par Glucksmann et Aurore Lalucq, milite pour une social-écologie renouvelée et est pro-européen. Glucksmann a toujours défendu l’idée que la gauche ne pourrait « pas gouverner par des décrets et des 49.3 », insistant sur la nécessité de dialoguer avec les autres forces politiques.
L’eurodéputée Aurore Lalucq, également coprésidente de Place publique, a abondé dans ce sens, soulignant que « ce qui a été mis sur la table ne fait pas rentrer de l’argent et ne répond pas au besoin de justice fiscale ». Elle estime qu’il n’y aura pas de justice sociale sans justice fiscale et s’attaque prioritairement à l’évasion, la fraude fiscale et la concurrence fiscale. Le renoncement de Sébastien Lecornu au 49.3 est perçu comme une main tendue, mais insuffisante face aux demandes de réformes plus profondes de la gauche.
Dans ce contexte, la position du gouvernement Lecornu reste incertaine, d’autant que la formation du cabinet est suspendue aux choix des Républicains. Le Premier ministre, en cherchant à renouer le dialogue parlementaire, prend un pari risqué. Les débats sur le budget s’annoncent donc houleux, avec une opposition de gauche exigeante qui attend des mesures concrètes, notamment en matière de justice sociale et fiscale.