
La Géorgie a été le théâtre d’affrontements ce samedi, alors que des manifestants pro-européens tentaient de prendre d’assaut la résidence présidentielle à Tbilissi. La police a réagi avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, suite à des rassemblements massifs dans la capitale. Ces incidents surviennent en pleine crise politique, exacerbée par des élections locales controversées.
Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a fermement condamné ces actions, avertissant que toute personne impliquée dans la « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel » serait poursuivie. Le ministère de l’Intérieur a, quant à lui, ouvert une enquête, soulignant la gravité des appels à modifier l’ordre établi par la violence.
Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a revendiqué une victoire écrasante avec plus de 80 % des voix lors des élections locales, un scrutin habituellement peu suivi mais qui a pris une importance capitale. Ce résultat est le premier test électoral depuis les législatives d’octobre 2024, dont les résultats sont toujours contestés par une opposition qui dénonce une dérive autoritaire du pouvoir.
Plusieurs partis d’opposition ont boycotté ces élections locales, notamment le Mouvement national uni de l’ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili. Ce dernier avait appelé ses partisans à manifester, qualifiant ce moment de « dernière chance » pour la démocratie géorgienne. Incarcéré pour abus de pouvoir, M. Saakachvili a mis en garde contre une répression accrue en cas d’échec de la mobilisation.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, le Rêve géorgien est accusé de se rapprocher de Moscou et de prendre des mesures liberticides, notamment une loi sur les « agents de l’étranger » critiquée par l’Union européenne. Le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE a été suspendu, soulignant les tensions croissantes entre le gouvernement et ses aspirations européennes. Malgré un sondage récent montrant une popularité plus faible, l’opposition reste divisée, ce qui complexifie la situation politique du pays.