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Amichai Lau-Lavie, rabbin israélien-américain, père et drag-queen, a forgé une vie unique défiant les conventions orthodoxes. Son parcours est une réponse à la question existentielle posée dès sa bar-mitsva.

Amichai Lau-Lavie incarne une figure singulière, à la croisée des chemins entre ses identités de rabbin, Israélien, Américain, père de famille, homosexuel et même drag-queen. Dès l’âge de 13 ans, lors de sa bar-mitsva, il prend conscience de la discordance profonde entre sa personnalité et l’environnement orthodoxe dans lequel il a été élevé. Le chant d’un passage du Lévitique, qualifiant l’homosexualité d’« abomination », résonne en lui comme un choc existentiel. Ce moment marque le début d’une quête de sens, l’amenant à construire une vie en marge des conventions, riche en engagements et en réflexions sur le judaïsme, le sionisme, le tout dans un contexte de tensions politiques croissantes aux États-Unis sous l’ère Trump.

Né il y a cinquante-six ans en Israël sous le nom d’Ami Lau, il grandit à Bnei Brak, près de Tel-Aviv, au sein d’une famille orthodoxe revendiquant une lignée rabbinique de trente-huit générations. Son père, survivant de la Shoah et arrivé en Israël en 1945, et sa mère, d’origine anglaise, ont instauré un foyer religieux, pratiquant, sioniste et conservateur. Les quatre garçons de la fratrie étaient destinés à suivre la tradition familiale. Cependant, Amichai Lau-Lavie se considère comme « une multitude » dotée de multiples identités. Son nom, Lau-Lavie, est une combinaison de celui de son père (« Lau », signifiant « lion » en polonais) et d’un ajout familial à son arrivée en Israël (« Lavie », signifiant également « lion » en hébreu). À 16 ans, il allonge son prénom d’origine, Ami, pour devenir Amichai, un choix qu’il jugeait alors « plus sérieux ».