French-National-Assembly-election
L'Assemblée Nationale a connu un jeudi mouvementé, la gauche perdant la majorité de ses présidences de commissions et du Bureau. Le « socle commun », avec l'appui du RN, a repris de nombreux postes clés, à l'exception notable de la commission des Finances, toujours présidée par Eric Coquerel.

L’Assemblée Nationale a connu une journée riche en rebondissements ce jeudi 2 octobre, voyant la gauche perdre de nombreuses positions stratégiques. Le « socle commun », regroupant les partis soutenant le gouvernement et Les Républicains, a raflé la quasi-totalité des présidences des commissions permanentes, grâce au soutien décisif du Rassemblelement National (RN). Seule exception notable, la commission des Finances reste sous la houlette de l’Insoumis Eric Coquerel, un poste traditionnellement dévolu à l’opposition.

Parmi les changements majeurs, Alexandre Portier (LR) prend la tête de la commission des Affaires culturelles, détrônant ainsi la socialiste Fatiha Keloua-Hachi. Stéphane Travert (macroniste) succède quant à lui à Aurélie Trouvé (LFI) à la présidence de la commission des Affaires économiques.

Ces élections font suite au renouvellement du Bureau de l’Assemblée, où le RN a également fait un retour remarqué. Avec le soutien du « socle commun », le parti de Marine Le Pen a obtenu deux vice-présidences et deux secrétariats. En conséquence, le RN a choisi de ne présenter aucun candidat aux commissions permanentes, apportant ses voix aux candidats du « socle commun », affirmant que les présidences de commissions (hors finances) doivent revenir aux soutiens du gouvernement.

Eric Coquerel entame donc un nouveau mandat à la tête de la commission des Finances, un rôle crucial qui lui confère des pouvoirs d’enquête spéciaux, notamment sur le projet de budget de l’État. Philippe Juvin (LR) a été désigné rapporteur général du budget, succédant à Charles de Courson (Liot). Thibault Bazin (LR) conserve, lui, le poste de rapporteur du budget de la Sécurité sociale. Les présidents de plusieurs autres commissions ont conservé leurs postes, tels que Florent Boudié (Renaissance, Lois), Frédéric Valletoux (Horizons, Affaires sociales), Bruno Fuchs (MoDem, Affaires étrangères), Sandrine Le Feur (Renaissance, Développement durable) et Jean-Michel Jacques (Renaissance, Défense).

La gauche a vivement réagi à ces résultats. Manuel Bompard (LFI) a dénoncé un accord entre la « macronie agonisante » et le « Rassemblement national », tandis qu’Arthur Delaporte (PS) a jugé « immense » cette « déchéance », soulignant qu’« on ne négocie pas avec l’extrême droite ». La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, avait pourtant souhaité une répartition proportionnelle des postes pour tous les groupes parlementaires, y compris le RN, ce qui a conduit à ces accords.