
Après avoir été écarté l’année dernière, le Rassemblement National (RN) a marqué son retour au Bureau de l’Assemblée nationale ce mercredi, une rentrée parlementaire sous haute tension. Les postes clés de l’institution sont renouvelés, à l’exception de la présidence, et l’absence d’accord entre les onze groupes a conduit à une série de votes stratégiques.
Les six vice-présidences de l’Assemblée nationale étaient remises en jeu, et les élus du RN, Hélène Laporte et Sébastien Chenu, ont été élus vice-présidents. Cela marque une revanche pour le parti, qui avait été privé de ces postes après les élections législatives anticipées de 2024 en raison d’un « front républicain » de la gauche et des macronistes. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, a œuvré pour une meilleure répartition des postes, proportionnelle au poids de chaque groupe, le RN étant le plus nombreux avec 123 députés. Le « socle commun » (incluant Ensemble pour la République, MoDem, Horizons et Droite républicaine) a soutenu ce rééquilibrage, malgré l’opposition de la gauche.
Le Nouveau Front Populaire (NFP) pourrait faire les frais de ce renouvellement et perdre sa majorité au Bureau de l’Assemblée, qu’il détenait avec 13 postes sur 22. En plus des vice-présidences, les douze postes de secrétaires seront également renouvelés, avec neuf d’entre eux actuellement détenus par la gauche. Seules les trois questeurs sortantes – Christine Pirès-Beaune (PS), Brigitte Klinkert (Renaissance) et Michèle Tabarot (Droite Républicaine) – sont pour l’instant assurées de conserver leurs sièges.
La bataille s’intensifie également autour du poste de rapporteur général du budget, actuellement occupé par Charles de Courson (Liot). Le « socle commun » espère reprendre cette fonction technique et cruciale pour l’examen des textes budgétaires, traditionnellement dévolue à la majorité. Éric Coquerel (LFI), président de la commission des Finances, pourrait cependant conserver son poste, réservé à l’opposition.
Enfin, les présidences des sept autres commissions permanentes, dont celles des Affaires économiques et des Affaires culturelles, sont également remises en jeu. Le « socle commun » ambitionne de reconquérir la commission des Affaires économiques, actuellement présidée par l’Insoumise Aurélie Trouvé. Les socialistes, quant à eux, pourraient perdre la commission des Affaires culturelles.