
Un incident de sûreté grave impliquant de la radioactivité a eu lieu au cœur de Paris cet été, passant largement inaperçu. Le 22 juillet, un travailleur a été irradié par l’accélérateur de particules du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF), situé dans les sous-sols du Louvre. Cet événement a été classé au niveau 3 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
Cet incident est le troisième « incident grave » observé en France depuis 1981, le précédent remontant à 2008. L’accélérateur, surnommé « Aglaé » (Accélérateur Grand Louvre d’analyses élémentaires), est à l’arrêt depuis plus de deux mois. La direction du C2RMF a assuré qu’elle s’employait à « répondre à toutes les questions de l’ASNR et à restaurer la confiance » après cet événement préoccupant.
Installé depuis 1988 au sein du Louvre, Aglaé est unique au monde, dédié exclusivement à l’étude d’objets du patrimoine culturel. Il fonctionne en « bombardant » des œuvres d’art ou des objets anciens avec des particules chargées en protons, permettant ainsi d’en connaître la composition matérielle. En 2017, cet instrument a bénéficié d’une révision majeure et a été amélioré pour devenir le « Nouvel Aglaé », qui analyse désormais plusieurs centaines d’objets chaque année. Cet incident met en lumière les risques potentiels liés aux technologies de pointe, même dans des environnements culturels et scientifiques.