
La France, confrontée à des difficultés financières croissantes et un déficit public alarmant, s’apprête à passer au crible ses nombreuses niches fiscales. Le débat s’intensifie, notamment avec les propositions chocs de Charles de Courson, député centriste et rapporteur général du budget, visant à réduire quatre des plus coûteuses d’entre elles. Ses recommandations ont été examinées en commission des finances, marquant un tournant potentiel pour le budget 2026.
En effet, le député Charles de Courson propose de réduire drastiquement le crédit d’impôt emploi à domicile (CISAP), deuxième niche fiscale la plus onéreuse, en abaissant son plafond annuel de 12 000 euros à 2 000 ou 3 000 euros. Il souhaite également réformer le Pacte Dutreil, en excluant les biens non professionnels de son champ d’exonération, ainsi que s’attaquer à l’abattement des retraités et aux holdings familiales. Ces mesures, si elles sont adoptées, pourraient rapporter entre 200 et 300 millions d’euros pour le Pacte Dutreil seul, et bien plus pour les autres dispositifs ciblés.
Ces initiatives font écho aux déclarations antérieures de François Bayrou, ancien premier ministre, qui dès juillet, avait promis de traquer les « niches fiscales inutiles, inefficaces ». Les socialistes avaient quant à eux suggéré de récupérer 4 milliards d’euros annuels en ciblant les grandes entreprises.
Dans ce contexte tendu, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, cherche à réduire le déficit public d’environ 20,5 milliards d’euros entre 2025 et 2026, visant un déficit de 4,7% du PIB en 2026 et sous les 3% en 2029. Bien qu’il n’ait pas encore dévoilé sa stratégie complète, les pistes de Charles de Courson pourraient trouver un large soutien politique face à l’urgence budgétaire. La France compte environ 474 niches fiscales, dont le coût total est estimé à 85,1 milliards d’euros en 2025, soulignant l’ampleur des enjeux financiers et politiques de cette réforme.