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Le projet de budget 2026 du Premier ministre Sébastien Lecornu suscite une vive opposition. Le refus de la taxe Zucman et la suspension de la réforme des retraites irritent le Parti socialiste, menaçant le gouvernement de censure. Une semaine cruciale s'annonce.

Trois semaines après son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu doit faire face à une perplexité croissante, y compris au sein de son propre camp. Le Premier ministre finalise actuellement son projet de budget 2026, dont l’annonce du gouvernement est attendue en fin de semaine. Ses premières déclarations sur les orientations budgétaires ont déjà provoqué le mécontentement du Parti socialiste (PS), un partenaire que Lecornu cherche pourtant à rallier pour éviter une motion de censure.

Lors d’un entretien au Parisien, Sébastien Lecornu a écarté la taxe Zucman et la suspension de la réforme des retraites, deux demandes majeures du PS. Ces refus ont suscité l’ire des responsables socialistes et des doutes parmi les alliés du camp Macron et Les Républicains.

Un conseiller ministériel sortant a jugé cette approche « pas habile », estimant qu’elle fournissait au PS des arguments pour justifier une censure. Le Premier ministre, qui a affirmé vouloir « repartir sur une feuille blanche » pour le budget 2026, vise un déficit public à 4,7% du PIB, une légère hausse par rapport aux 4,6% prévus par son prédécesseur François Bayrou.

Malgré les attentes sociales, Lecornu a assuré ne pas vouloir d’un « budget d’austérité et de régression sociale ». Il prévoit une réduction de six milliards d’euros sur le « train de vie de l’État », tout en augmentant les budgets des retraites et de la santé de respectivement six et cinq milliards d’euros. Cependant, cette proposition ne convainc pas les oppositions. Le Parti socialiste, qui doit rencontrer une dernière fois le Premier ministre, a déjà menacé de censurer le gouvernement en l’absence de changements majeurs d’orientation. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a également appelé à une motion de censure, jugeant que Lecornu « fait du Macron ».

La semaine s’annonce donc décisive pour Sébastien Lecornu, qui doit non seulement former son gouvernement avant le début des travaux parlementaires (prévu début octobre), mais aussi convaincre une Assemblée nationale fragmentée de la viabilité de son budget.